Jérusalem!... Oh! l'éclat mourant de ce nom!... Comme il rayonne encore du fond des temps et des poussières tellement que je me sens presque profanateur en osant le placer là en tête du récit de mon pèlerinage sans foi!
Jérusalem! Ceux qui ont passé avant moi sur la terre en ont déjà écrit bien des livres profonds ou magnifiques. Mais je veux simplement essayer de noter les aspects actuels de sa désolation et de ses ruines; dire quel est à notre époque transitoire le degré d'effacement de sa grande ombre sainte qu'une génération très prochaine ne verra même plus...
Peut-être dirai-je aussi l'impression d'une âme la mienne qui fut parmi les tourmentées de ce siècle finissant. Mais d'autres âmes sont pareilles et pourront me suivre; nous sommes quelques-uns de l'angoisse sombre d'à présent quelques-uns d'au bord du trou noir où tout doit tomber et pourrir qui regardons encore dans un inappréciable lointain planer au-dessus de tout l'inadmissible des religions humaines ce pardon que Jésus avait apporté cette consolation et ce céleste revoir... Oh! il n'y a jamais eu que cela; tout le reste vide et néant non seulement chez les pâles philosophes modernes mais même dans les arcanes de l'Inde millénaire chez les Sages illuminés et merveilleux des vieux âges... Alors de notre abîme continue de monter vers celui qui jadis s'appelait le Rédempteur une vague adoration désolée...